Le système de désenfumage est très important dans un bâtiment. Lorsque qu’un incendie se déclare dans des locaux, ce procédé va permettre de mettre en sécurité au mieux la structure du bâtiment et l’intégrité des personnes physiques présentes. Pour autant, installer un système de désenfumage ne suffit pas à être efficace. Seul son parfait fonctionnement permet cet objectif. Le niveau de débit d’air d’extraction est le paramètre primordial au bon fonctionnement du système. Après un retour rapide sur la réglementation en termes de désenfumage, vous comprendrez pourquoi un mauvais débit d’air peut avoir des conséquences graves sur les victimes et vous verrez les solutions à mettre en œuvre pour que son système de désenfumage soit opérationnel tout le temps.
La réglementation en matière de désenfumage
Quel que soit le type de bâtiment, le système de désenfumage est obligatoire depuis le début des années 1990. Pour autant, la réglementation diffère selon le type de locaux. Il faut également considérer que certaines technologies, comme les chambres froides, ne peuvent permettre l’installation d’un système de désenfumage. D’autres mesures sont alors mises en place.
Les locaux professionnels
Pour satisfaire à la réglementation sur le désenfumage, les locaux professionnels doivent être obligatoirement équipés d’un système dès lors qu’ils remplissent un ou plusieurs paramètres définis. Pour les locaux supérieurs à 300 m2 en surface, ayant des locaux aveugles et en sous-sols supérieurs à 100 m2, le désenfumage est obligatoire. C’est également le cas, lorsque que le bâtiment présente des escaliers encloisonnés ou non et lorsque le plancher d’une pièce est à 8 mètres du sol.
Les textes de référence concernant cette réglementation sont les articles R 4216-13, 4216-16, 4216-26, R 4216-27 et R 4216-29 du code du travail ; l’arrêté du 5 août 1992 ; la circulaire DRT n°95-07 du 14 avril 1955.
Les établissements recevant du public
Les ERP ont également leur réglementation en matière de désenfumage. Le système doit couvrir les surfaces faisant 1/200e de la surface au sol pour les bâtiments inférieurs à 1000 m2. Dans le cadre des établissements supérieurs à 1000 m2, il faut se reporter au document d’instruction technique ministériel IT246. De façon générale, pour concevoir son système de désenfumage en ERP, il est nécessaire de considérer des surfaces de 1600 m2 maximum en respectant une longueur de 60 mètres.
Les textes de référence pour les ERP sont l’arrêté du 25 juin 1980 ; les documents d’instruction technique ministérielle IT 246 et IT 247
Les habitats collectifs
La réglementation en matière de désenfumage pour les habitats collectifs est régit par le code de la construction. Ce dernier définit 5 classes de bâtiments qui ont une des obligations différentes : famille 1, famille 2, famille 3A, famille 3B et famille 4. À retenir que les habitats collectifs de la classe 1 n’ont aucune obligation à disposer d’un système de désenfumage. Pour la famille 4, il est impératif de disposer d’un désenfumage mécanique dont le débit devra être d’un mètre cube par seconde.
Le texte de référence est l’arrêté du 31 janvier 1986 du code de la construction.
Le débit d’air comme élément clé du désenfumage
Le principe du désenfumage d’un bâtiment est de pouvoir, lors d’un incendie, extraire les fumées en les remplaçant par l’apport de l’air extérieur. Pour que ce système fonctionne efficacement, il est important de bien gérer le débit d’air dans les canalisations de désenfumage.
Éviter le mauvais dimensionnement
Le principal problème d’un désenfumage défaillant trouve son diagnostic au niveau du débit d’air présent dans son réseau de canalisation. En effet, pour évacuer efficacement les fumées, il est impératif que ce débit d’air soit au niveau nécessaire que l’on attend. La principale raison vient généralement du matériel utilisé pour un bâtiment donné. Le risque est d’installer un réseau qui ne soit pas adapté aux locaux et qui ainsi ne permet pas d’avoir le débit d’air suffisant pour évacuer les fumées.
De la même façon, des travaux peuvent amener des bâtiments à changer leur pièce, notamment en surface. Dès lors qu’une pièce devient plus grande, le système de désenfumage n’est plus adapté et par conséquent le débit d’air ne suffit plus à couvrir l’entièreté de la nouvelle surface.
Enfin, le mauvais débit d’air d’un système de désenfumage peut provenir de son entretien. Il est important de faire des vérifications régulières des installations. Si une partie des canalisations de désenfumage viennent à être obstruée, le débit d’air sera forcément moindre et ne pourra satisfaire à son rôle.
Quelles conséquences pour un débit d’air non-adapté
Ne pas disposer d’un débit d’air adapté pour son système de désenfumage amène à des conséquences lourdes et parfois graves. Dans un premier temps, sans un air renouvelé suffisamment, il sera impossible de maintenir un taux d’oxygène suffisant. Un risque pour les personnes prises dans les fumées et dans l’attente de l’arrivée des secours. Ainsi, le risque d’asphyxie est plus grand puisque l’oxygène est consommé également par le feu.
Dans un second temps, avec un débit d’air insuffisant, il est impossible de faire diminuer considérablement les gaz toxiques dégagés par la combustion du feu. Tout peut aller très vite. Une forte concentration de monoxyde de carbone, d’hydrocarbures ou d’oxydes d’azote peut réduire en quelques minutes les réserves d’oxygène présentes dans la pièce. L’issue est très souvent fatale pour les victimes.
La troisième conséquence se situe au niveau de la facilité d’évacuation des personnes touchées. Avec moins d’air renouvelé, les fumées s’estompent moins vite laissant une opacité s’installer ainsi qu’une visibilité réduite. Pour les victimes, c’est la perte de repères qui se fait très vite sentir et pour les secours, une difficulté supplémentaire à effectuer une intervention rapide et efficace.
Mettre en œuvre les actions pour un bon débit d’air de désenfumage
Le désenfumage d’un bâtiment doit pouvoir se faire avec un débit d’air juste et efficace, tant les conséquences peuvent être lourdes. La première action à mettre en œuvre, pour arriver à l’excellence, est de bien concevoir son système de désenfumage. Il faut bien prendre en compte l’ensemble des paramètres techniques et faire les calculs nécessaires pour parvenir à une solution. Elle doit tout aussi bien répondre aux exigences réglementaires, qu’au besoin du bâtiment en cas d’incendie.
S’en suit une deuxième action qui est celle de la maintenance et de l’entretien du système. Comme pour toute installation de sécurité, il faut veiller à son bon fonctionnement. La réalisation de diagnostic et d’opération de maintenance doit intervenir de manière régulière. De la même façon, il est également important de traiter un dysfonctionnement dès sa survenance.
La troisième solution à étudier est celle du remplacement de l’équipement pour des moyens techniques plus avancés. Même si le système en place est efficace, il vieilli au fil du temps. Le contrôle de maintenance doit pouvoir mettre en exergue le besoin de changer une partie du système avec des éléments techniques plus récent pour améliorer l’efficacité du système sur la durée. Respecter ces mises en œuvre, permettent d’assurer la sécurité des bâtiments et des utilisateurs en cas d’incendie.
A lire aussi : Entretien du réseau désenfumage